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Santé

Vous retrouverez ici différents articles qui vous permettrons de découvrir plus en profondeur la Fondation.

Histoire de la fondation
Nov 2019

La parole est à Marie et Jean-Bernard Joly, créateurs de la Fondation :

La Fondation Leïla Fodil est née de l’amour de notre famille pour d’une petite fille algérienne très malade. Elle avait trois ans. Son père, petit artisan à Saïda, l’avait emmenée en France en octobre 1983 pour la faire soigner. Elle était malade d’un lymphome malin très avancé. Nous l’avons accueillie chez nous car son traitement n’était pas possible dans son pays. Malgré les multiples tentatives, elle est morte dix huit mois plus tard dans nos bras.

Comme Marie et moi avions depuis longtemps décidé de consacrer une partie de notre vie à aider les enfants démunis de pays en développement, la présence de Leïla nous a indiqué que c’était le moment de faire ce que nous avions décidé. Nous nous sommes engagés au Viêt Nam avec l’association l’APPEL, au Mali avec l’association des « Amis des enfants malades de la Charente » et le Comité des jumelages d’Angoulême. En 1992, nous avons créé une Fondation à laquelle nous avons donné le nom de Leïla. Cette Fondation nous a donné une meilleure possibilité d’action. La reconnaissance d’utilité publique par le décret du 2 décembre 1992 lui a donné une pérennité, ce qui permet des actions de longue durée.

Ce fut 25 ans au Viêt Nam pour l’enseignement et la diffusion des méthodes de planification familiale par Marie et le docteur Pham Xuân Tiêu. Cette action se poursuit avec ses acteurs sur place.
Ce fut et c’est encore au Mali l’aide à la scolarisation et à la formation professionnelle donnée à des enfants des familles les plus pauvres de la ville de Ségou. Les actions de la Fondation Leïla Fodil sont conduites en étroite coopération avec des correspondants locaux.

Au Viêt Nam, le père Joseph Trinh Ngôc Hiên, curé de la paroisse de Thai Ha à Hà Nôi, délègue Monsieur Duong Van Loi qui anime les équipes de diffusion de la  méthode naturelle de planification familiale, avec l’aide technique du docteur Pham Xuân Tiêu.
Abdoulaye et Marie au Mali
Au Mali, Abdoulaye K., ancien directeur de l’école de la Mission Catholique,est le chef d’une équipe qui comprend son épouse Rokia et un ami : Daouda T., ancien ingénieur de l’office riz.
Nouvelles de l'Inde
Nouvelles de l'Inde
Nov 2021

En 2004, au moment du Tsunami meutrier qui frappa les côtes autour de l'océan Indien et tua autour de 230 000 personnes, la Fondation Leïla Fodil avait reçu 30 000 euros de dons.

  • 10 000 euros avaient été affectés à la reconstruction de bateaux dans le village de Muttukadu, au sud de Chennai en Inde.
  • Les 20 000 euros restant ont été donnés à l’association Project Why à Delhi pour l’achat d’une maison destinée aux activités en faveur des enfants des bidonvilles. Le Project Why, même dans cette période difficile, continue à aider les populations défavorisées des bidonvilles en proposant du soutien scolaire aux élèves en difficulté. Tout comme la fondation Leila Fodil, le projet est convaincu que les correspondants locaux sont les mieux placés pour aider les enfants. Vous retrouverez dans les nouvelles de fin 2005, une description plus détaillée du projet.


Mais revenons aux bateaux de Muttukadu. Juste après la catastrophe, D.V. Shridaran (à gauche avec une écharpe rose sur la photo), ingénieur retraité de la marine marchande indienne s'était précipité sur un supermarché des alentours pour acheter tout ce qu’il pouvait trouver qui pourrait être d’une certaine utilité pour les pêcheurs.

Puis, il a organisé avec eux la reconstruction des bateaux et les logements provisoires sous des tentes de fortune. Les bateaux étaient faits de 5 troncs d'arbres, pas toujours très droits et liés entre eux par de la corde. Ils les appelaient des trimarans mais c'était plutôt des sortes de radeaux à voile, qu'ils utilisaient pour gagner leur vie. C'était très périlleux car les bateaux affleuraient l'eau et ils ne pouvaient s'accrocher à rien quand une vague passait par dessus le pont.

Après le Tsunami, les bateaux étaient disloqués et ne pouvaient être reconstruits. Il ont préféré des solutions en fibre de verre et en polyester qui devenaient abordables. Les 10 000€ ont permis de construire une partie des bateaux, qui étaient beaucoup plus chers que leurs ancêtres en bois.

Aujourd'hui, 17 après la catastrophe, D.V. Shridaran nous donne des nouvelles de ces bateaux. Il écrit dans un mail reçu à la fin du mois de novembre :

 

                        «  

    

Ma région a reçu les précipitations les plus élevées pour le mois de novembre depuis plus d'un siècle et est aux prises avec des rues inondées. Mais les choses sont bien sous contrôle.

Je me souviens évidement de votre visite et de celle de votre femme et du don de bateaux et de moteurs aux pêcheurs. Les bateaux en fibre de verre ont une durée de vie de 12 ans et la plupart de ceux donnés lors du tsunami doivent avoir rempli leur fonction et être remplacés par de nouveaux.

Cependant, tous les bateaux donnés ont joué un grand rôle en aidant les pêcheurs à recommencer leur vie après la catastrophe. Les moteurs ont tendance à durer un peu plus longtemps, même si la plupart les ont peut-être été vendus ou ont subi une reconstruction majeure avec de nouvelles pièces.

J'approche des 80 ans et bien que toujours actif, mes occupations sont plutôt limitées. Le village de pêcheurs lui-même a été déplacé vers un nouvel emplacement à environ 3 km au sud. On leur a donné de nouvelles maisons là-bas. Je n'y vais plus beaucoup maintenant car la plupart de mes contacts ont vieilli comme moi ou sont décédés. Je transmettrai certainement vos salutations si je rencontre des pêcheurs.
Je vous souhaite à tous les deux une bonne santé et un joyeux Noël.
Meilleurs voeux
dv

           »                  

Vous reconnaîtrez bien évidemment Jean Bernard Joly au milieu et Marie Joly à droite sur la photo.

Le parcours d'Aminata
Le parcours d'Aminata
Jun 2021

Avant de parler d'Aminata, quelques nouvelles de l'école des aveugles :

Cette année, les trois élèves qui sont en 12° année à l’UMAV de Bamako, vont passer le baccalauréat. Aucun doute sur leur réussite. Ils ont eu toute l’année des notes excellentes voisines de 14 ou 16. La Fondation Leïla Fodil leur proposera de suivre des études à l’Université de Ségou. Cela leur permettra de se rapprocher de leurs familles. Ils peuvent, au sein de cette Université, s’orienter vers les études administratives car il y a des postes réservés aux handicapés.

Une de ces élèves a abandonné ses études pour raison de maternité. Elle vit dans sa famille avec son bébé. Elle chante très bien et trouve des revenus dans l’animation des fêtes. Elle souhaite créer un orchestre pour accompagner sa voix. Elle réussira certainement. Vous pouvez faire un don à la Fondation pour l'aider à acheter des instruments et l'accompagner dans ce beau projet. N'oubliez pas de le mentionner explicitement dans la raison de votre don.

À Ségou, quatre jeunes aveugles sont entrés au lycée Cabral après leur succès au DEF (équivalent du brevet). Le lycée Cabra sera à l’avenir la filière d’études après le DEF. Bamako est loin et l’Université de Ségou fonctionne bien.

Aminata (nous avons choisi de ne pas publier son nom), qui a obtenu le diplôme d’infirmière du premier degré, est actuellement employée bénévolement à l’hôpital, en attendant une éventuelle embauche, soit dans cet établissement, soit dans un Centre de santé Communautaire. Pour se faire un peu d’argent pour vivre, elle donne des soins à domicile ou chez elle. Pour cela, elle a besoin d'acheter quelques outils médicaux élémentaires. Vous pouvez faire un don à la Fondation pour l'aider à soutenir les patients de son quartier. N'oubliez pas de le mentionner explicitement dans la raison de votre don.

Elle vous remercie dans la lettre ci-dessous de toute l'aide que vous lui avez déjà fournie.

 

Mlle Aminata dite Mimi
Infirmière à Ségou


      Je m’appelle Aminata – Je suis née le 10 octobre 1996 à Ségou – Je suis issue d’une famille très pauvre qui n’avait même pas de quoi manger chaque jour – C’est ainsi que grâce à la Fondation Leila Fodil j’ai été recrutée par la Fondation Leila Fodil qui a assuré toute ma charge : frais scolaires, bourses mensuelles, soins médicaux, suivi constant- J’ai été très encouragée et conseillée par le représentant de la Fondation et ma grande mère – Après neuf ans d’études sans redoublement de classe, j’obtiens le Diplôme d’études Fondamentales (DEF) en Juin 2011.

Je fus alors orientée au CETI (centre d’enseignement technique et Industriel) – Là, après trois ans d’études, j’ai obtenu le BT2 en comptabilité- Par manque d’emploi, j’ai été soutenue comme toujours par la Fondation Leila Fodil pour faire des études à l’école des infirmières Vicenta Maria- Là aussi, après trois ans de formation, j’ai eu le diplôme de technicien de santé (T.S)- Actuellement, comme je n’ai été embauchée nulle part pour exercer mon métier d’infirmière, je poursuis des stages de perfectionnement à l’hôpital Nianankoro Fomba de Ségou- Dans mon quartier je suis très sollicitée pour effectuer des soins payants dans les familles ; et c’est à travers cela que j’arrive à subvenir à mes besoins et à assurer la charge de mes frères et sœurs- Mon souci actuel est d’avoir quelques petits outils élémentaires pour continuer à aider ceux qui me solliciteraient .
     Je remercie très vivement la Fondation Leila Fodil et son représentant à Ségou qui m’ont vraiment sauvée, aidée, afin que je puisse devenir ce que je suis aujourd’hui. Je ne cesserai de vous exprimer toute ma reconnaissance. Que Dieu bénisse la Fondation Leila Fodil et tous ses généreux parrains et marraines.

                                                     Merci
                                            Aminata

Point de situation Printemps 2021
Apr 2021


Suite au Conseil d'Administration de printemps qui s'est tenu le 20 Mars 2021 à Angoulême, nous vous proposons un compte rendu des activités de la Fondation Leila Fodil pour l'année 2019-2020.


La Fondation et l'action au Viêt-Nam

L'action que nous menions au Viet-Nâm est devenue indépendante en 2018. Nous n'avons donc pas accordé d'aide à la paroisse de Thai Hà. Nous concentrons désormais nos actions sur la ville de Ségou au Mali.


La situation politique au Mali

Elle reste incertaine. Le coup d’Etat avec la prise de pouvoir temporaire des militaires n’a pas encore d’issue démocratique.
Les querelles internes au nouveau gouvernement se poursuivent.


La situation sanitaire

Le Mali a été atteint par la pandémie de la Covid 19. Il semble que la capitale Bamako soit le foyer le plus important. Mais on ne sait pas bien ce qui se passe en province. Nos correspondants prennent de grandes précautions pour leurs familles, ce qui tend à montrer que la province est elle aussi touchée.


Les écoliers


Au jardin d’enfants « Les anges »
: 7 enfants
Cette expérience est un succès. Les enfants sortants entrent dans l’école voisine où ils sont dans les premiers de leur classe.

Au premier cycle : 228 enfants
L’année scolaire a été gravement troublée. Les grèves des professeurs n’ont atteint que les écoles publiques, si bien que nos élèves qui étudient dans des écoles privées, ont pu poursuivre leur scolarité. L’école de Pelengana marché a fermé. Madame Niangadou ne pouvait plus faire face aux dépenses. Les élèves ont été répartis dans deux écoles voisines : Saint Joseph et une nouvelle : Boureima Sidi Cissé.
Mais le grand trouble a été provoqué par le virus Covid 19. Le gouvernement a imposé des confinements. Au total, l’année scolaire qui se termine d’habitude au mois de juin a été poursuivie pendant l’hivernage et s’est terminée seulement en décembre 2020. Pendant l’hivernage, période de pluies de juin à septembre, les déplacements ont été très difficiles. Cela été particulièrement atteint les jeunes aveugles, qui sont transportés en taxis motos. Des inondations jamais vues à Ségou ont même noyé la voiture d’Abdoulaye K. qui avait tenté de les transporter lui même.

Au second cycle : 78 élèves.
Malgré les difficultés, les jeunes du second cycle ont bien suivi. L’aide de soutien scolaire payé par la Fondation a été efficace. En attestent les bons résultats obtenus au DEF (Diplôme d’Etudes Fondamentales) : 73% contre 55% pour l’ensemble de l’académie.


Les jeunes aveugles : 23 élèves
20 d’entre eux sont dans l’école de l’IRJAS à Ségou, au sein de l’école publique de Sidosoninkoura. La répartition en différentes classes de niveau pose la question de la construction d’une nouvelle salle de classe. Cela avait été signalé par Abdoulaye K., qui cependant n’a pas envoyé en son temps un plan et un devis. 3 d’entre eux sont à l’UMAV à Bamako où ils terminent la 11° année.


L’Université

7 étudiants ont reçu une aide mensuelle pour leurs transports. Mais l’Université n’a fonctionné que pendant trois mois !


Les formations professionnelles


Le CAPS (Centre agricole de formation professionnelle):
Il est entrain de subir les mêmes difficultés que celles que le CETI a subies il y a quelques années. L’Etat n’y oriente plus d’élèves boursiers, si bien que les finances de l’école souffrent beaucoup. La Fondation n’a pas pu embaucher d’élèves en première année.
Par ailleurs, le niveau des études est assez élevé ; la plupart de nos élèves en troisième année (BT1) ont échoué et ont été exclus. Ainsi la Fondation n’aide plus que 4 élèves dans cette école.

Le CPTS (Centre de formation professionnelle en alternance) :

Formations de courte durée, moins de un an dans les secteurs de la maçonnerie, la plomberie, le carrelage, l’électricité, le froid et la teinture. Créé par Ladji Gakou, à la suite de la reprise du CETI par l’Etat; 23 élèves y sont placés par la Fondation. Là aussi les études ont été très troublées cette année. La scolarité a été prolongée jusqu’en octobre. Mais les élèves ont tous reçu leur diplôme et sont partis travailler soit de façon indépendante, soit employés par des entreprises, la plupart hors de Ségou.

Vicenta Maria : 25 jeunes femmes
Les Infirmières et les couturières ont pu suivre leurs études sans trop de problèmes.
Les infirmières : 10 suivent la formation de premier cycle. Cette formation aboutit à un diplôme d’Etat. Deux d’entre elles l’ont obtenu. 5 suivent la formation de deuxième cycle qui aboutit au Diplôme d’Etat d’infirmière. Deux d’entre elles ont réussi l’examen de fin de formation.
Les couturières : 10 se forment à l’art de la coupe-couture. Trois ont été reçues à l’examen de fin d’études et ont reçu en cadeau de la Fondation une machine à coudre à pédale


Et ensuite ?

La Fondation continue bien sûr de soutenir les jeunes sur place et ce Conseil d'Administration nous a permis de faire un point sur l'année passée et de préparer la nouvelle. Nous avons pu, au cours de ce conseil, mettre à jour les statuts de la Fondation, développer une tentative d'utilisation des réseaux sociaux (Surveillez vos applis !) et prévoir le budget de l'année à venir. Vous trouverez ci-dessous, quelques graphiques à ce propos.

Graphique camembert par poste de recette
Recettes prévisionnelles 2020-2021
Graphique camembert par poste de dépense
Dépenses prévisionnelles 2020-2021
Graphque camembert par type d'école
Nombre d'élèves aidés 2020-2021

 

Chronique de l'année 2019-2020
Chronique de l'année 2019-2020
Oct 2020

L’année scolaire 2019-2020 fut une année troublée par des grèves des enseignants, par le virus Covid 19 ayant entrainé un confinement et des morts, un coup d’état et enfin des pluies diluviennes au mois de septembre. Notre ami Abdoulaye K. nous a écrit de nombreux mails dont je reproduis une partie dans ce billet.

D’abord les bonnes nouvelles :

Abdoulaye K., notre correspondant à Ségou a reçu deux décorations qui l’ont très honoré et ému. Le 29 Novembre 2019, les professeurs et étudiants de l’Université de Ségou ainsi que les élus de la société civile de Ségou lui ont octroyé un trophée appelé ‘’Djandjo’’ pour ses loyaux services rendus à la région de Ségou dans le domaine de l’enseignement, de l’agriculture, des relations humaines et de la Fondation Leila Fodil ! Il a remercié comme il se doit en citant les personnes qui l’ont aidé dans ses combats de tous les jours afin de modeler une génération encore meilleure : ses épouses, ses enfants, ses parents, ses amis d’enfance, ses camarades, ses collaborateurs, ses collègues (anciens et nouveaux).

En février 2020, il a reçu du Président de la République la décoration de chevalier du mérite agricole. En effet, depuis de longues années, Abdoulaye était le président des riziculteurs de Ségou, ceux qui cultivent grâce à l’inondation du fleuve Niger, et non pas avec le réseau des canaux issus du barrage de Markala.


Abdoulaye est venu à Angoulême au mois de février.

Comme chaque année, nous avons pu faire avec lui une mise au point des actions de la Fondation Leïla Fodl à Ségou. Il a pu rentrer juste avant le blocage des frontières dû à l’extension brutale de l’épidémie de coronavirus. Heureusement, il ne l’a pas contracté, mais il a souffert d’une fièvre typhoïde sévère à son retour.

À Ségou :

Les sautes brutales de l’intensité du courant ont détruit son ordinateur, malgré la protection. C’est pourquoi nous avons acheté un petit groupe électrogène avec lequel il peut travailler en sécurité.

Nos élèves :

Une fois de plus, au début de l’année 2020, les enseignants des écoles publiques ont fait grève. Ils réclamaient la prise en charge du loyer de leur logement. Ils devaient reprendre le 11 mai, le confinement est survenu. Au total ce furent environ trois mois de perdus.

Les professeurs des écoles privées dans lesquelles la Fondation place les enfants défavorisés n’ont pas fait grève. Ils ont seulement refusé de corriger les compositions. Les élèves sont donc à jour dans leurs études. Actuellement, ces écoles privées "rattrapent" le temps perdu à cause du confinement par une scolarisation en plein hivernage, qui correspond aux vacances scolaires. Le nombre de malades du virus n’est pas connu avec précision. Ils auraient été peu nombreux à Ségou
Dans les écoles publiques, les cours ont été totalement interrompus pendant au moins trois mois. Dans les écoles privées où nos enfants sont scolarisés, l’interruption n’a été que celle du confinement, deux mois cependant.

Les élèves des classes d’examen (préparation du DEF en 9° année) et ceux des écoles spéciales (Aveugles et sourds-muets) ont repris les cours depuis le 2 juin.

Les enseignants des écoles privées où sont scolarisés nos élèves n’ont pas fait grève. Il leur faudra deux mois de cours pour achever les programmes d’enseignement. Les cours ont repris à partir du 1er septembre 2020 et continueront jusqu’en novembre. Il s’agit de rattraper les trois mois d’arrêt des cours. La nouvelle année scolaire 2020-2021 commencera donc le 1er décembre 2020.

Ce rattrapage s’est fait pendant les mois de juillet à septembre, les mois traditionnels de vacances et ceux de l’hivernage pendant lesquels les pluies sont abondantes. Il faut savoir que quand il pleut à Ségou, beaucoup d’activités sont interrompues, car la boue dans les rues empêche les transports. Les motos taxis qui transportent à l’école les enfants aveugles de l’IRJAS ont abandonné. Abdoulaye a tenté d’y suppléer avec sa propre voiture. Il s’en est suivi un embourbement et même la noyade du moteur. De mémoire d’homme, on n’avait jamais vu autant de pluie à Ségou. Quelques semaines plus tard, la sécheresse est revenue. Il faudrait un ou deux bonnes pluies en octobre pour que les récoltes soient convenables.

Avec les inondations, un certain nombre de familles de ces enfants aveugles, très pauvres, ont vu leur maison s’écrouler. Ils ont retrouvé des locations à Pelengana, un quartier excentré de Ségou. Cela va entrainer des difficultés supplémentaires de transport. Abdoulaye leur cherche des locations en ville.

Les dates des examens de fin d’année sont fixées : Les examens du DEF, du baccalauréat et du Brevet de techniciens auront lieu en octobre. Les élèves du Centre Agropastoral composeront en novembre pour le BT.

À Vicenta :

Les filles de la 3è année coupe-couture ont terminé leur année scolaire. Le Mardi 21 juillet elles ont reçu leurs machines à coudre. Elles « s’engagent à être davantage utiles à leur famille et à toute la société ».
Une de nos élèves : Assitan Konandji de la 1ère année coupe-couture à Vicenta est morte du virus. Paix à son âme.
Les autres classes ont repris pour rattrapage le 1er septembre pour terminer l’année en cours en novembre. La rentrée scolaire 2020-2021 aura lieu le 09 novembre.

À l’école technique du Centre de Perfectionnement Technique (CPTS) :

Pendant la période d’interruption due au covid 19, les jeunes apprenants suivaient leurs formateurs pour des cours pratiques dans les différents chantiers à travers la ville. Ils suivent actuellement les cours théoriques. Les examens auront lieu probablement en novembre.

Au Centre Agropastoral (CAPS) :

    La situation est confuse.

L’État a cessé d’accorder des élèves boursiers dont les frais de scolarité sont la source principale de revenus. L’avenir est incertain. La Fondation n’a pas embauché d’élèves en première année.

À l’Université :

C’est là que les professeurs ont le plus mené de grève cette année. Au total, les étudiants n’ont pas fait plus de trois mois de cours. Ils sont actuellement en classe.
On ne sait pas quand s’achèvera leur année scolaire.

Les problèmes sociaux se sont multipliés.

Le Père d’Assitan Traoré scolarisée à l’école Une chance Pour Tous était bûcheron. Il est décédé il y a quatre ans suite à une morsure de serpent. Sa mère est maintenant aide-ménagère (servante). La fille avait été inscrite à l’école par un voisin. Mais cette année, ce dernier ayant perdu son emploi n’a plus pu prendre en charge l’enfant. Elle a été prise en charge par la Fondation.

À Vicenta, la Sœur Marie Angeles nous a soumis le cas d’une fille de la 2è Année d’infirmière qui est orpheline de père. Sa mère fait la servante dans une autre famille. Le soutien a perdu son emploi. La sœur Maria Angeles, était obligée de la remercier suite au non-paiement des frais de scolarité. La Fondation Leïla Fodil l’a prise en charge. La varicelle a fait souffrir beaucoup d’enfants surtout en cette période de fortes chaleurs. Ils sont tous guéris.

Les cas de paludisme ont été nombreux.

La pluie a provoqué des accumulations d’eau dans certains quartiers de la ville dont l‘écoulement des eaux ne se fait pas vers le fleuve mais vers l’intérieur des terres, et dans les autres quartiers car les caniveaux dans lesquels les habitants jettent leurs ordures n’ont pas été curés et n’ont pas pu évacuer l’eau vers le fleuve.
Le centre de Santé du Cercle de Ségou a donné à la Fondation Leïla Fodil 200 moustiquaires imprégnées.

Le chef de l’état Ibrahim Boubacar Keita a été démissionné

Abdoulaye écrit : Le Président a perdu le contrôle de l’Etat. Le peuple a exigé sa démission puis un coup d’État l’a renversé.

On lui reproche sa mauvaise gestion, les détournements d’argent, la corruption à grande échelle, l’insécurité, la mauvaise gouvernance, la gestion familiale du pouvoir. Le gouvernement de transition est présidé par un civil, colonel depuis peu en retraite. Ses ministres sont tous des militaires. Il avait promis un gouvernement formé de civils et l’islamisme n’est pas loin. À Ségou, il n’y a pas de problème. Les populations vaquent librement à leurs affaires. Le problème le plus sérieux qui trouble le sommeil des familles est le coût élevé des denrées de  première nécessité.

Notre ami Abdoulaye conclut :

En ces moments difficiles, nous devons plus que jamais continuer à prendre soin des enfants dont nous avons la charge. Imaginez que lorsque certains de nos élèves tombent malades, je suis obligé d’aller les prendre en voiture afin de les faire soigner et ensuite de les ramener en famille. Beaucoup de nos parents d’élèves n’ont même pas le simple vélo.

Les enfants que nous aidons n’ont d’autres espoirs que la Fondation Leïla Fodil. Un jour, ce sont probablement certains d’entre eux parmi d’autres qui réussiront à faire sortir le pays du gouffre dans lequel il se trouve actuellement. C’est normal que vous ayez des soucis pour vos représentants à Ségou. Je vous rassure que nous sommes en sécurité. N’ayez aucune inquiétude.

À Ségou, il n’y a pas de problème. Les populations vaquent librement à leurs affaires. Le problème le plus sérieux qui trouble le sommeil des familles est le coût élevé des denrées de  première nécessité. Priez pour nous afin qu’un jour nouveau se lève sur le Mali.

Mes chers amis de la Fondation Leïla Fodil, merci aussi à vous. Grâce à vous de nombreuses familles sont sorties de la misère, de la précarité, de la mendicité. Que le Tout Puissant vous gratifie de son bonheur éternel.

Jean-Bernard JOLY
Président de la Fondation Leïla Fodil

P.S. : Vous pouvez voir sur la photo une partie de la classe de 1ère année à l'école Hampâté Ba au début du mois de septembre 2020.

Des nouvelles de Ségou : Abdoulaye K. à Angoulême
Mar 2020

Abdoulaye K., notre correspondant à Ségou a pu venir à Angoulême avant le « confinement ». Il nous apportait des nouvelles des enfants et des jeunes aidés par la Fondation. Ce fut une joie profonde de l’écouter.

La ville de Ségou se transforme. En 1983, elle comptait 80 000 habitants. Actuellement, elle en a 1 000 000 ! C’est la deuxième ville du Mali, après Bamako. L’afflux de déplacés du Nord et du reste du pays soumis aux rebelles est la cause d’un afflux incroyable de familles. Des quartiers entiers se sont créés, malheureusement sans équipements urbains de qualité. L’eau courante n’y est pas distribuée. L’électricité est rare. La pauvreté est omniprésente. Dans cette ville où la crainte règne, les enfants aidés par la Fondation Leïla Fodil poursuivent leurs études avec une grande attention.

Les pauvres, qui ne peuvent pas payer les frais d’entrée à l’école publique, se pressent auprès d’Abdoulaye K. dès le mois de Juillet, à toute heure du jour, afin de demander pour leur enfant d’être boursier de la Fondation Leïla Fodil.

Il faut faire un choix.

Après avoir rendu visite dans la famille de chaque candidat, Abdoulaye, Rokia et Daouda font un premier choix : les enfants dont la famille est réellement démunie. Ensuite, les familles sont convoquées par quartier et au cours de cette réunion, en présence d’un témoin indépendant, les parents choisissent entre eux la famille qui, ayant le plus de difficultés, sera aidée. Quel beau témoignage d’entraide !

Les plus petits, ceux du jardin d’enfants « Les anges », entrent en première année dans l’école voisine, celle de Malamine Haidara, école réputée, fréquentée par les enfants des grands quelqu’un qui ont bénéficié de jardins d’enfants de bonne qualité. Eux, les enfants de parents analphabètes, grâce à la formation du jardin, se trouvent à égalité avec les autres. Ils ne redoubleront pas.

Nos élèves du premier cycle, dans les écoles privées, n’en ont pas souffert, car les professeurs n’ont pas « grévé ». Ils ont formé dans leurs écoles des groupes de défense contre les grands qui n’ayant pas classe venaient jeter des cailloux sur leurs toits.

En second cycle en public, ces grèves vont rendre l’épreuve du DEF (équivalent du brevet) difficile. Le soutien pédagogique que la Fondation donne à nos élèves pendant les derniers mois de la scolarité, leur permet d’être à niveau. L’an dernier, leur succès au DEF (73%) a été supérieur à la moyenne générale du Mali (52%).

Cette année encore, les professeurs de l’enseignement public ont fait grève pendant de nombreux mois. Ils le sont encore ces jours-ci.

Les écoles professionnelles donnent aux jeunes des compétences très recherchées.

À l’école Vicenta Maria, six jeunes filles n’ont pas pu accéder à la formation de deuxième cycle (Diplôme d’Etat d’infirmière) car elles n’avaient pas le baccalauréat. Toutes les infirmières diplômées sont embauchées dans les centres de santé. Kadiatou Dakouo était en possession de ce diplôme et elle suit la formation aboutissant au diplôme d’Etat. Les autres auront le choix, après les trois ans de stage exigés, de réintégrer l’école si elles le souhaitent. Elles seront alors à nouveau prises en charge la Fondation Leïla Fodil.

Le besoin d’infirmières libérales se fait sentir dans cette grande ville où il n’y a pas de médecin libéral et où les centres de santé sont très espacés. La création de groupes d’infirmières serait possible, mais le coût de l’installation est très élevé. La Fondation Leïla Fodil est à l’étude. Si vous souhaitez participer à une installation d’infirmière libérale, dites-le nous et le moment venu nous reprendrons contact avec vous.

Les couturières sont très recherchées. Les demandes d’aide à leur formation sont très nombreuses. Si vous souhaitez parrainer l’une d’entre elles, nous vous demandons de vous engager pour la totalité de ses études.

L’école des aveugles n’a pas souffert de la grève des professeurs. Fatoumata Traoré, qui était au lycée de l’UMAV à Bamako, et qui avait contracté une grossesse, est revenue à Ségou dans sa famille. Elle vend des arachides et chante dans des cérémonies de mariage. Elle a une belle voix, pas la voix criarde des griottes. C’est une activité recherchée qui pourra lui permettre de subvenir à ses besoins. Pour l’aider à créer son orchestre, nous avons décidé de lui donner les instruments de musique de l’orchestre des aveugles qui ne fonctionne plus.

Au CAPS, centre agro pastoral, des élèves sortants sont employés dans des entreprises agricoles ou exercent comme infirmiers vétérinaires indépendants. C’est un excellent débouché. Malheureusement, l’État ayant supprimé l’affectation d’élèves boursiers, il n’y a plus de recrutement en première année. On ne peut pas donner un professeur pour trois élèves de la Fondation !

Abdoul Cheffi Maïga, après avoir fait un stage chez un pharmacien vétérinaire, a ouvert sa propre entreprise. Il a deux employés ; il va en brousse pour faire des soins et les vaccinations.

Mouna Coulibaly a choisi après sa sortie de l’école, de poursuivre des études à l’Université pour devenir ingénieure vétérinaire. Elle est boursière de l’État.

Les deux derniers élèves de la Fondation au CETI ont obtenu leur diplôme et sont passés à l’Université.

Le CPTS, Centre Professionnel de Techniciens Supérieurs, créé par Ladji Gakou est une des meilleurs écoles professionnelles du Mali. Gakou y forme, en sessions de courte durée (trois mois à un an), des techniciens en électricité – Froid – carrelage – plomberie – maçonnerie – teinture. Ces formations en alternance, donc orientées surtout sur la pratique, donnent des techniciens aptes aussitôt à exercer leur métier. Ils sont très recherchés à Ségou, mais aussi à Bla et même à Bamako. L’un d’eux s’est marié. Il a pu, avec son métier, payer la dot, condition incontournable  pour un mariage.

À l’Université, les élèves sont boursiers de l’État.

Fousseyni Traoré, qui faisait partie de la première embauche d’élèves de la Fondation Leïla Fodil au CAPS, y a terminé ses études. Il est élève ingénieur à l’Université en culture vivrière.

Le CSCOM (Centre de Santé Communautaire) de Ségou Koro a un recrutement très important des villages alentour, ce qui confirme la justesse de sa construction. L’énergie est fournie par des panneaux solaires. Le médecin renouvelle les médicaments par des commandes en flux continu, ce qui a supprimé les pertes dues à des stocks prolongés.

Aminata Maïga avait été une des premières recrutées à l’école primaire Anita A et parrainée par les élèves de l’école Sainte Marie de Blois et par Marie Joly. Après le baccalauréat, à l’Université elle a obtenu un diplôme de comptabilité qui ne lui a servi à rien, car il y a  beaucoup de comptables, mais pas d’emploi. Elle alors demandé l’aide de la Fondation pour suivre une formation d’infirmière. Elle est maintenant en troisième année de premier cycle et obtiendra certainement le diplôme. Quel courage !

Le médecin chef du cercle de Ségou, à la demande d’Abdoulaye K., a fourni des moustiquaires pour tous les enfants aidés par la Fondation. Ceci permettra de réduire les crises de paludisme qui ont fait des ravages l’année dernière lors de l’hivernage.

Enfin, nous avons pu, au cours du séjour à Angoulême d’Abdoulaye K., faire une prévision des dépenses de l’année prochaine. Le budget ne sera pas augmenté, car les ressources restent incertaines.


Ceci pour dire à ceux qui vont lire ce compte rendu que vos dons sont nécessaires. Ne l’oubliez pas. Merci d’avance au nom de tous ces enfants.

Les ressources de la fondation
Mar 2020

La fondation fonctionne en utilisant deux types de ressources :

  • Les revenus du fonds (2 millions d'euros) de la Fondation sont d’environ 40 000€ par an.
  • Les dons que la Fondation reçoit sont d’environ 80 000€ par an.

Votre don sert uniquement à financer nos actions au Mali et au Viêt Nam. Tous les autres frais sont couverts par les revenus du fond de la fondation. De plus, nous veillons à consacrer le moins d'argent aux frais de fonctionnement de la Fondation toujours dans le but d'aider correctement le plus possible d'élèves.

Au vu de la volatilité des marchés financiers, les ressources varient bien sûr d'une année sur l'autre. Nous mettons un point d'honneur à accompagner un élève que nous avons commencé à aider jusqu'à la fin de l'école secondaire. Pour nous aider à atteindre cet objectif, nous encourageons les don de type parrainage assurant donc cette sécurité pour les élèves.

Vous retrouverez ci-dessous deux graphiques résumant les comptes de l'année 2018-2019, que nous avons clôturés en mars 2020. Vous ne retrouvez pas de dépenses associées au Viêt nam car aucune demande d'aide ne nous est parvenue de leur part pour cette année. Cependant, nos amis sur place nous ont envoyé de bonnes nouvelles quant à la continuation de la mission.

Recettes 2018-2019
Dépenses 2018-2019
Dépenses 2018-2019

 

 

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Au Mali cette aide nous permet de continuer à scolariser des enfants touchés par une pauvreté extrême.
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